Mirrors

Publié le par Mr Cinéma

RÉALISATION: Alexandre Aja
SCÉNARIO: Alexandre Aja et Gregory Levasseur
AVEC: Kiefer Sutherland, Paula Patton, Cameron Broyce, Erica Gluck et Amy Smart

Comme les dirigeants du studio finissent de s’asseoir, ils regardent Alexandre Aja remplir un sac avec des bouts de papiers sur lesquels sont inscrits tous les clichés du genre. Aja referme le sac, le lance sur la table et dit : « Vous voyez ça? Fuck that shit! ». Sur ces brillantes paroles, il jette une allumette sur le sac, qui prend alors feu, tandis qu’Aja se retourne, se dirige vers la porte en mettant ses lunettes fumées, donne une tape vigoureuse sur les fesses de la secrétaire avant d’enfourcher virilement sa moto pour disparaître au loin.

Ben Carson est un ancien policier qui a quitté son emploi après avoir tué accidentellement un autre policier. Séparé de sa femme, vivant chez sa sœur et encore sous le choc des évènements, il tente de reprendre sa vie en main en se trouvant un emploi comme agent de sécurité dans un centre commercial ayant brûlé cinq ans auparavant. Cependant, Ben se trouve rapidement pris de visions cauchemardesques qu’il voit à travers les miroirs hantés du magasin. Il tente donc de percer le mystère avant qu’il ne perde l’esprit…et la vie.

Les trois ou quatre personnes qui lisent mes critiques savent à quel point je suis écoeuré de voir des films de fantômes qui se ressemblent tous. C’est avec cette mentalité que je suis allé voir Mirrors. Et c’est avec une envie irrépressible de me rouler dans le foin avec le réalisateur Alexandre Aja (Haute Tension, The Hills Have Eyes) que je suis sorti de la salle. En s'inspirant vaguement du long métrage coréen Into The Mirror, sorti en 2003, Aja a réussi à faire un film de fantômes original dans un monde rempli de copié/collé.

Mirrors n’est pas comme les autres films de son genre. Au lieu de faire un film où, pendant une heure et quart, il ne se passe rien et qui dépend entièrement de l’ambiance, Aja nous livre une œuvre qui commence fort dès le début et qui ne lâche pas. Contrairement à bien des films de revenants, Mirrors ne lésine pas sur l’hémoglobine. En seulement dix minutes, on à droit à un meurtre assez gore. Les fantômes de ce film-ci ne « niaisent pas avec la puck » comme on dit. Leur but n’est pas de faire peur, mais de tuer, de façon extrêmement brutale en plus. La pire étant la scène où le personnage d’Amy Smart prend son bain. Personne ne sera indifférent en la regardant.

De plus, le scénario d’Aja et Levasseur se démarque par son intelligence et son originalité. Comme pour la plupart des films de spectres, le long métrage contient une enquête policière afin de savoir qui sont les fantômes et ce qu’ils veulent. Jusque là, rien de bien original, sauf que la conclusion de cette enquête, qui mène directement a l’alléchant dénouement final, vous surprendra. Aja et Levasseur nous emmènent là où nous aurions jamais pensé aller, et plus loin encore. De plus, même si l’on ne doute jamais de l’existence des spectres, le scénario joue avec l’idée que Ben perd la tête, en raison du drame qu’il a vécu. On le regarde donc plonger dans sa démence avec délectation, surtout que cela engendrera certaines des scènes les plus intéressantes. Ainsi, au lieu de nous faire encore comprendre que les fantômes veulent se venger d’une mort affreuse et bla bla bla, Mirrors, de façon coquine, nous mène d’abord sur cette piste, avant de faire un 180 degrés et nous emmener ailleurs. Et notre chemin se termine sur les dix meilleures dernières minutes qu’un film nous a données depuis bien trop longtemps.

Mais évidemment, Mirrors contient son lot d’atmosphère délirante. La particularité de ce film est d’utiliser savamment les miroirs et toutes surfaces réfléchissantes. C’est alors que l’on se rend compte que l’on est véritablement envahie par ces objets. Cela donne droit a des magnifiques plans et d’astucieuses scènes intenses, comme par exemple, lorsque la femme de Ben doit retrouver son fils, alors qu’elle se promène dans sa maison…remplie d’eau…substance qui est réfléchissante!

Je n’étais pas certain au début qu’Aja réussirait le pari de faire un film de fantômes. Je ne voyais pas son talent au service de ce genre, et je suis content de m’être trompé. Ainsi, les spectres de Mirrors ont pu l’apprendre à leurs dépends ; Terroristes, fantômes, ex ...« Nobody fucks with Jack Bauer »!
9/10
Dominic Paulhus www.horreur-web.com

Publié dans Critiques films

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